Au ras des pâquerettes

Au ras des pâquerettes, les fesses dans la mousse, la tête tournée vers le soleil d’hiver, je tente un reset. Un à un je fais glisser mes fichiers dans la corbeille. Les pelouses fatiguées tombent de sommeil. Le lundi, les squares s’arrondissent. Les branches dessinent des rayons fantaisistes. Et moi je pense à un Fa majeur quinte diminuée, à cet accord altéré que tu aimais. Un accord de passage qui ne résout rien. Oublier les heures, l’incertitude, les descentes tout schuss, les blessures qui toussent. Au ras des pâquerettes j’accélère, je m’élance droit dans la pente, mes semelles se soulèvent, je flotte dans la lumière d’un jour ordinaire, et je m’envole enfin au-dessus d’un océan de zinc, là où se dissipent le manque et la perte. Au ras des pâquerettes, je tente un reset.

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