Les tirs au but

Dimanche 9 janvier. Porte d'Orléans. L'arbitre siffle la fin du match. Un match déjà épique, le courage de toute une équipe, d'un fils, qui remonte à 2-2 puis à 3-3 dans le temps additionnel. Une passe décisive et tant de duels sous une pluie battante. Les géants de la porte de Clignancourt ne font pas de quartier. Au bord du terrain, un père et une soeur reprennent leurs esprits sous la toile ondulée. Mais ce n'est pas fini. Voici la fameuse séance des tirs au but. Oui, c'est un match de coupe, il faut un gagnant. Clément se cache derrière la ligne médiane. Les premiers tireurs se succèdent, ils sont bons, l'égalité reste parfaite, 5 partout. Les coeurs battent la chamade. Le père le sait, c'est à son fils de s'élancer. C'est à lui, après des mois d'entraînement, de nombreuses déceptions, de non sélections, de frustrations, mais aussi de détermination, à lui de prendre le ballon, et de marcher jusqu'au point de pénalty, cette marche qui dure des heures, où on pense à sa vie, à ce qu'on vaut, à ce qu'on attend de nous. Le père tremble, enlace sa fille, tremblante elle aussi. Il se dit que ce tir va compter dans la vie de cet enfant. Ce moment restera gravé, et on se surprend à prier. Clément pose le ballon. Le sifflet résonne. Les coeurs s'arrêtent. La ville s'éteint. Le monde attend. Et, en un quart de seconde, la vie jaillit à nouveau. Les filets ont tremblé. Ras du poteau, le tir est parfait. Quel courage. Quel fils. Quel homme. Paris Alésia remporte le match. David a vaincu Goliath.

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