Un enfant de la plage sud

Je suis un enfant de la plage sud, de l’école Bel-Air, du collège Jacques Prévert et de la
sirène de l’océan. J’ai fait mille aller-retours sur mon vélo cross customisé entre les ailes et
la pyramide. J’ai passé mes étés entre la rue piétonne et le marina. J’ai plongé sans
compter sur les pistes cyclables cabossées de Lespecier. J’ai pris quelques cuites et de si
nombreux râteaux au Cap Sud et au Roxy. Et puis, au bout de la nuit, depuis mon lit,
j’entendais les lignes de basse venues du Fun tout près, et là, je m’amusais à reconnaître
les titres, les groupes du moment. C’était les années 80. Tous ces souvenirs d’enfance, de
dunes glissantes, de vacances à domicile et d’adolescence hors-saison m’ont marqué pour
la vie et imprégné mon imaginaire.


La musique m’a toujours accompagné. Elle est devenue mon moyen d’expression. Au fil des
années, j’ai réalisé d’où elle venait. Toutes ces journées sans portable, sans internet, sans
ville autour, ont été un cadeau. L’ennui n’était pas interdit à l’époque. On prenait son temps.
Et ces temps longs, ces temps de timidité, je les ai passés à rêver, à écouter de la musique,
à imiter maladroitement, à progresser doucement, et finalement à m’exprimer.
Aujourd’hui mes enfants sont grands, et eux aussi se sont baignés dans le courant, ont surfé
au sud (je n’évoquerai pas ici le reste de leurs aventures mimizannaises, de toutes façons
j’en suis toujours le dernier informé).

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