les brocolis super verts

Jones Beach, Long Island, New York. Dans la chaleur east coast du mois d'août nineteen ninety. J'ai 16 ans. Je dors au premier étage d'une maison working class de la 234ème rue, au fin fond du Queens. La moquette y est épaisse, le panier de basket bien accroché au-dessus du garage king size. Je découvre les brocolis super verts, les trucks sans siège arrière, les radios “double you FM”, Dorothea across the street, les fake IDs, Flushing Meadows park, la highway, la skyline tant espérée. Tony Micelli parle en anglais, mon cerveau freeze comme un granité, je suis surexcité, les boulons se dévissent dangereusement sous le rollercoaster de Coney Island mais j'm'en fous, je vis mon rêve de p'tit français, je suis fucking unstoppable. J'ai honte de rien, mon casque radio vissé sur ma casquette des Mets, je sue, je fonce, mon coeur bat au rythme des blocs qui défilent au générique. La pop m'emporte, m'arrache du sidewalk, je speed up, je m'engouffre dans les tunnels dusty du subway, je surgis des stations, partout l'électricité. Jusqu'à la plage, jusqu'au sunset, concert de Richard Marx (honte de rien j'vous dis), je suis au sommet, les gradins du roman theatre plongent dans l'océan frais, hot-dogs and diet coke, pas de portable, juste mes yeux. Première partie, trois nanas déboulent, le son est fort, plein de medium, cent pour cent sugar rush. Les brushing se lèvent, les grosses chaussettes s'agitent au-dessus des sneakers, c'est le pied, c'est l'Amérique mec !

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